lundi 21 février 2011

Note d'intention du compositeur Olivier Stalla


Le principe actif de cette pièce est la "promenadologie", attitude basée sur la découverte tranquille, le métissage des cultures, des sources et des inspirations. Le théâtre de cette promenade est tout naturellement le pourtour méditerranéen, avec, tour à tour, un aspect onirique, réaliste, musical et poétique. C’est avec un esprit curieux, détendu et serein, que le spectateur pourra se fondre petit à petit dans l’état d’esprit de cette "promenadologie". Promenades est un « patchwork » complexe, et les élèves doivent intervenir à tous les niveaux de la création : 

- La collecte : en amont, ils participent à la collecte de documents sonores, chants culturels, et autres bruitages nécessaires à l’élaboration de la bande son de la création. A l’issue d’une petite formation, ils participent également aux divers traitements sonores numériques, utilisés dans la composition de la bande électroacoustique.

- L'interprétation : pendant le spectacle, les élèves participeront en direct à plusieurs volets artistiques : 
  • Le chant  : les talents individuels de certains élèves ont permis d’écrire des partitions vocales solistes, qui seront interprétés soit avec la bande électroacoustique, soit avec l’orchestre. 
  • La chorale : trois chants collectifs ont été écrits spécifiquement pour l’ensemble des classes impliquées dans le projet. Ils ont été répétés et mis en place pendant les heures de cours de musique. 
  • Le slam : des textes, dont certains issus du « Virelangue » de Julos Beaucarne, seront slamés en direct. 
  • La percussion corporelle : Les classes ont développé des rythmes de percussion corporelle, parfois solistes, parfois accompagnés avec la bande son. 
  • Les textes :  une sélection de textes en français, mais également en langues étrangères, seront lus par des récitants. 
  • Les langues : le principe étant la promenade le long du pourtour méditerranéen, nous pourrons entendre de l’Espagnol, de l’Italien, du Grec, de l’Hébreu, de l’Arabe… 
  • L’orchestre : des partitions ont été écrites spécifiquement en fonction des possibilités des élèves pratiquant un instrument de musique. Dans cet ensemble, on trouvera essentiellement du piano, de la guitare, du violon, du saxophone alto et des percussions. Ces mêmes instrumentistes ont également participé aux séances d’enregistrement au GMEM.

-  Le dispositif de la percussion virtuelle, développé par le GMEM, sera utilisé en direct par l’atelier de Jonglage. Les apprentis jongleurs pourront jouer avec leurs balles et déclencher des rythmes synchronisés avec la bande electroacoustique, et effectuer quelques solis. 

- La technique du spectacle sera également, en partie, assurée par des élèves. Des postes-clefs tels que la diffusion sonore, le lancement des bandes, la spatialisation, l’activation des programmes informatiques, les jeux de lumières, seront confiés  aux élèves volontaires pour la partie technique.

- Le son sera diffusé en Quadriphonie, c’est à dire quatre sources sonores réparties autour du public. Le but étant de créer une « Holophonie », c’est à dire une ambiance en trois dimensions.

- L’accent est mis sur la spatialisation, lors des diffusions, mais également lors des placements des enfants eux-mêmes qui vont créer une toile sonore tout autour du public.


vendredi 4 février 2011

Extrait N°7 : Comptine Rap / L'avion solaire de Julos Beaucarne

Le sept juillet quatre-vingt-un
A bord d'un petit avion tout plein
De panneaux photovoltaïques
Transformant la lumière magique
Solaire en courant électrique,
Un homme a traversé la Manche
Un beau mardi de lumière blanche...
Un avion à moteur solaire peut voler,
Peut voler du matin au soir,
Sans essence et sans réservoir,
Si tu m' crois pas, vas-y donc voir.

Extrait N°6 : Les regards de Julos Beaucarne

Je suis continuellement en voyage entre
beaucoup de visages !
J'aime bien les visages silencieux,
quelqu'un parle et son propre visage écoute
rien ne nous distrait sur son visage de l'écoute
de ce qu'il dit.
si le visage parle trop pendant que l'homme
parle, le visage peut gâter ce que l'homme
dit et distraire celui qui écoute de ce qu'il
dit et veut dire.
Mais le visage peut aussi aider à faire passer
ce que la voix dit et aider à la compréhension
de celui qui écoute.

(silence)

Savent-ils, les lanceurs de regards, combien
ils font mouche parfois et visent en plein coeur
des coeurs. Méfie-toi, lanceur de regards :
ne lance pas tes regards à l'aveuglette car il
reste le risque de lire bien plus dans un regard
qu'il n'y a d'écrit.

Extrait n°5 : Comptine du voyageur de Julos Beaucarne

En décembre quatre-vingt-six en neuf jours
ou bien trois plus six.
Un avion appelé Voyageur avec ses deux petits moteurs
A fait le tour de toute la Terre sans seulement
mettre à pied à terre.
Aucun ravitaillement en vol, dix litre au cent
jouet d'Eole.
Le passager, la passagère, secoués par les
courants d'air,
Ont été heureux d'atterrir sur une piste en Californie.

Extrait N°4 : Le chapeau de Julos Beaucarne

Il était une fois un homme, un peu fou comme moi, qui s'était mis à courir le monde à la recherche du bonheur !
Mais celui-ci insaisissable toujours fuyait sur son passage comme une volée de nuages, comme le passage d'un méridien quand à bord d'un long-courrier on fait après dîner sa méridienne.
À peine avais-je mis le pied dans une auberge, on me disait : "Vous cherchez le bonheur, monsieur ?" En vous voyant venir il a sauté par la fenêtre !"
Un jour, las de courir après lui, je m'enfonçai dans un sofa rêvant d'un paradis perdu comme de choses impossibles.
Alors la veille porte s'ouvrit brusquement.
J'entendis : "Coucou ! me voici !"
"A qui ai-je l'honneur ?"
"Je m'appelle bonheur !"
Oh !

Extrait N°3 : Kanelos de Julos Beaucarne

Le vingt-trois avril huitante-huit
Kanelos Kanellopoulos
Un cycliste grec émérite
de l'île de Crète s'envola vite
sur un vélo volant véloce
Dans l'air infini qui palpite
En trois heures cinquante-cinq
Pédalant for dans sa carlingue
il gagna l'île de Santorin
cent dix-huit kilomètres plus loin
Sans rire moi je tire mon chapeau
l'homme était fort et l'exploit beau
l'avion s'appelait le Daedalus
Il a atterri tout en douce
Dis-moi qu'est ce que tu attends
pour faire bien mieux ou presque autant
le vélo volant t'attend
Fous le camp.

Extrait N°2 : Le Voyageur de Julos Beaucarne

Le voyageur est coiffé de lune et habillé d'étoiles.
Il n'a pas ici-bas de cité permanente,
nomade, gitan, bohémien, "baraqui", de l'existence,
il vogue entre les deux eaux des rencontres,
il remonte le cours des ans dans le kaleidoscope des visages,
il attrape au passage un regard qu'il garde comme un trésor.

Le voyageur est sans bagage,
un soir ici, un jour là-bas,
il n'a pas le temps d'attacher un arbre à son service
mais toutes les forêts sont à lui.

Le voyageur va plus profond comme un laboureur tourne en rond
sur une terre un peu trop dure.
Il s'enracine dans le vent comme ceux qui font des courses
et mangent l'air avec leurs dents.

Le voyageur est dans l'espace un grain de sable qui se déplace
et qui connaît avec la nuit la patience des galaxies,
le voyageur vous dit "bonsoir"
et tout à l'heure déjà repart.

jeudi 3 février 2011

Extrait N°1, "Le virelangue" de Julos Beaucarne

Nous sommes les oiseaux d'une île nouvelle

Rien n'est perdu tout est à faire
Nous créons d'autres cris d'oiseau et une eau propre
et un ciel clair

Rien n'est perdu tout est à faire
Nous escaladons les désastres pour y planter la vie

Rien n'est perdu tout est à faire
Nous allons au bout de cet everst de peine
à force de courir, à force de pâlir
à force de nous cogner aux murs de ce bas monde
Nous débouchons dans les plaines de la sagesse

Rien n'est perdu tout est à faire
Et moi je te hisse devant moi
Comme la proue d'un vaisseau
En plein mer démontée

Rien n'est perdu tout est à faire
Sur ma Pompei ensevelie
J'installe un nouveau pays
Rien n'est perdu tout est à faire